Le retour de Berlu

 Ça y est, il est arrivé ! Le onzième « serpan »

 

Ceux qui ont lu « Qui a tué Paty ? » vont retrouver le commissaire, qui s’ennuie désormais à la retraite : « La pêche c’est bien quand on n’y va pas trop souvent, ça manque d’action. »

Il va être invité au mariage de ses deux anciens acolytes : Nadine et Sam qui ont ouvert une agence de détectives privés.

Un homme sera assassiné pendant les festivités : c’est Apolline, la sœur de Sam qui sera arrêtée, ses empreintes relevées sur l’arme du crime. La police bouclera rapidement l’affaire.

Mais Sam ne croit pas à la culpabilité de sa sœur. Il va, avec Nadine, mener l’enquête pour tâcher d’innocenter la jeune femme.

L’enquête ne sera pas facile. Berlu est « invité » à leur donner un coup de mains s’il le désire :

« Je veux bien, ça me changera de la pêche. Les poissons, ça ouvre beaucoup la bouche, mais ça ne parle pas ! »

Quelques extraits :

Quand Christelle descendit de la chambre ce jeudi matin, Berlu s’agitait dans la cuisine. Il était pensif. Sa valise attendait sagement dans le couloir.

– Tu as déjà préparé ta valise ? À quelle heure est le train demain ? Tu as les billets ?

– Quels billets ?.. On a une voiture, on va pas prendre le train !

– Tu plaisantes ! Tu sais le temps que ça va prendre ? et l’autoroute va être chargée, on est en plein départs en vacances.

– Rassure-toi, on ne va pas prendre l’autoroute, laisse-ça à ceux qui aiment les bouchons et qui sont pressés. On va partir aujourd’hui, tranquillement, on fera une halte en route pour la nuit.

Christelle fit la moue, cela ne la rassurait pas.

– Aujourd’hui ! Tu aurais pu me prévenir, je n’ai rien préparé.

– Je te l’ai pas dit ? Il me semblait pourtant. On va encore partir en retard !

– Si t’es pas content, vas-y tout seul !

– Je plaisantais, prends ton temps. On va faire un beau voyage tous les deux, ça te plaît pas ?

– Si, bien sûr.

Berlu avait décidé de descendre par la Nationale 7 pour se rappeler sa jeunesse. Cela commença mal dès qu’il fallut ranger les valises dans le coffre :

– T’aurais au moins pu enlever ton matériel de pêche, regarde-moi ce bazar !

– Y’a assez de place, et si je peux aller pêcher en mer, ça me changera des poissons vaseux de la Marne.

Le voyage n’allait pas s’avérer simple et l’ambiance dans la vieille Mercedes fut surchauffée : par la chaleur de juillet et par Christelle qui n’en pouvait plus. Berlu avait parfois du mal à trouver la route mythique, disparue à certains endroits. Christelle se battait avec la carte Michelin :

– On ne pourrait pas avoir une voiture moderne, avec la clim et le GPS !

– La voix du GPS est de synthèse, je préfère la tienne, même si elle n’est pas aussi précise et que le volume n’est pas réglable…

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 … La cérémonie, classique, émut malgré tout Christelle qui versa une larme comme si c’était un de ses enfants – qu’elle n’avait jamais eus –  qui était devant le maire :

– Ils sont beaux tous les deux, tu ne trouves pas ? chuchota-t-elle à son compagnon.

– L’amour ça rend beau comme dirait Stallone, se contenta de répondre Berlu.

Après les « oui » prononcés, et les anneaux passés, les invités rejoignent, dans un concert de klaxons, la maison des mariés pour la séance photos, qui sera suivie d’une collation. Les tables sont prêtes pour le repas qui suivra. Chacun va retrouver le faire-part à son nom et pourra s’installer. Nadine a pris soin de placer les personnes par âge ou affinités. Mais avant, un ami de Sam a lancé la sono qui va mettre l’ambiance. Très vite, la piste de danse est remplie ; on danse, on rit, c’est la fête attendue. Les amis se retrouvent, les connaissances se font. Les mariés sont déstressés, ils s’occupent de leurs invités. Sam s’est mis à son aise, il a retiré sa cravate et déboutonné le col de sa chemise. Nadine a pour l’instant gardé sa robe de mariée, qui entrave un peu ses mouvements, mais c’est la robe d’un jour, peut-être d’une vie. L’après-midi se passe joyeusement, comme c’est le cas dans ces moments-là. Le soir tombe, chacun rejoint petit à petit sa place ; la musique se fait plus discrète, elle reprendra de la vigueur un peu plus tard pour une soirée endiablée. L’apéritif est servi, Sam profite de cet instant pour faire un bref « spitch » :

– Merci à vous tous d’être ici pour partager ce jour de joie et de bonheur, bon appétit, que la fête soit belle !

Les verres sont levés, les applaudissements fusent.

Soudain, un cri retentit, couvrant le tumulte des « Hip ! Hip ! Hip ! Hourra ! » et le brouhaha des conversations animées : une dame s’est mise à hurler en voyant une jeune femme ensanglantée qui arrive dans la grande salle. Elle est hébétée, les yeux hagards, les mains rouges de sang. Le silence se fait, seuls résonnent les « oooohh ! » de stupéfaction. La musique est arrêtée, c’est l’abasourdissement général. Sam s’approche et reconnaît Apolline, sa sœur. Il s’approche d’elle, la fait asseoir, la questionne :

– Que s’est-il passé ? D’où tu viens ?

Apolline ne répond rien, elle a le regard fixe. Un autre cri retentit, qui vient de la cuisine. Nadine et Berlu se précipitent : un homme gît au sol, couvert de sang, un couteau de cuisine sort de sa poitrine.

– Y’a plus rien à faire, dit Nadine, il est mort. Il faut appeler les flics et une ambulance.

Publié par

serge Panis

Serpan, écrit et photographie pour le plaisir et pour celui de ceux qui le lisent.