Chers voisins

Encore un policier avec une commissaire pas piquée des vers !

Louis et Jeanne, de paisibles retraités, vivent dans un petit pavillon de banlieue. Lui passe son temps dans le jardin, elle devant la télé ou son deuxième écran : la fenêtre.

Le quartier change, des immeubles ont poussé autour de chez eux, ce qui procure à Jeanne une occupation de tous les instants. Il s’en passe des choses désormais !

Un jour, les voitures de police occupent le devant des nouveaux immeubles : un enfant a disparu. Ils finissent par être questionnés, comme tous les gens du quartier.

Bien que Myriam, la commissaire chargée de l’affaire, ne la porte pas en son cœur, Jeanne se trouve être un « indic » qui permet d’avancer dans l’affaire, ainsi que dans les autres qui vont animer le quartier.

Un jour, les retraités voient arriver de nouveaux voisins, une famille avec deux enfants et un chien : un nouveau feuilleton pour Jeanne.

Mais ces voisins vont devenir un cauchemar pour la fouinarde et le jardinier, allant jusqu’à entraîner leur perte : Ne dit-on pas que la curiosité est un vilain défaut ?

 

Pour vous mettre l’eau à la bouche :

  •  – Ça recommence ! quelqu’un est encore venu faire son marché au jardin. C’est la troisième fois cette semaine. Si ça continue comme ça, je laisse tomber. Je veux bien partager, mais je ne supporte pas que l’on vole le fruit de mon travail. Da ns quel monde vivons-nous ?

Louis est encore en colère ce matin, après avoir constaté le vol de ses chers légumes.

– Tu n’as qu’à arrêter, on ne te volera plus rien, se contente de dire Jeanne pas du tout intéressée par les cultures.

– Et je ferai quoi de mes journées ? Je n’ai pas envie de passer mon temps devant la télé ou la fenêtre comme toi !

– Tu n’auras qu’à aller faire des balades dans les bois, chercher des champignons, et quand il ne fait pas beau, mets-toi à la lecture.

– Je n’ai jamais aimé lire, au bout de trois pages je m’endors.

– Parce que tu n’as jamais trouvé de livres intéressants, va à la médiathèque, ce n’est pas ce qui manque là-bas. Il y a même un coin lecture si tu ne veux pas rester ici.

Louis haussa les épaules : sa femme ne comprenait rien. « Si je lui fermais les volets et éteignais la télé, est-ce qu’elle prendrait un livre ? »

– Tu viendrais avec moi aux champignons ?

– Tu sais bien que je ne peux presque pas marcher !..

  • Ce matin, Louis est parti faire quelques courses et Jeanne est comme chaque jour à son poste d’observation. Mistigri, le vieux chat ronronne sur ses genoux. Lui ne surveille pas, somnolant ou rêvant à quelque souris ou autre bestiole qu’il pourrait chasser.

Soudain, des lumières bleues se mettent à danser sur les façades des immeubles, tels des lutins joyeux : des voitures de police s’arrêtent devant l’immeuble juste en face de la fenêtre de la vieille femme. Elle est aux premières loges du polar qui s’annonce. Elle se lève, éjectant le pauvre chat, réveillé en sursaut. Les jumelles rivées sur les yeux, elle suit les hommes portant un brassard « police » qui se dirigent vers l’entrée « B ».

« Qu’est-ce qu’il se passe ? » s’interroge Jeanne, « un peu d’action aujourd’hui, c’est pas plus mal. »

Après un temps qui lui paraît infini, elle voit ressortir les agents de la force publique qui se dispersent, interrogeant apparemment les passants. Elle entend la porte s’ouvrir et se refermer : c’est Louis qui rentre, elle va enfin en savoir un peu plus.

– C’est quoi tous ces flics en bas ? Qu’est-ce qu’il se passe ?

– J’en sais rien, je n’ai rien vu.

– Ils t’ont pas interrogé ? Ils interrogent tous ceux qui passent.

– Je suis rentré par-derrière, je n’avais pas envie d’avoir affaire à eux.

– Je me demande ce qui est arrivé, trois voitures de police, ça doit être grave !

Les policiers restèrent toute la matinée dans le quartier, Jeanne trépignait sur son fauteuil : elle voulait savoir.

Sa curiosité allait être satisfaite au milieu de l’après-midi, quand on frappa à la porte : c’était la police. Une femme d’une quarantaine d’année, accompagnée d’un homme plus jeune et qui portait le fameux brassard orange sortit sa carte :

– Bonjour Madame, commissaire Myriam Gougeont, Police judiciaire, nous voudrions vous poser quelques questions.

– Oui, acquiesça Jeanne, je vous écoute.

– On nous a signalé une disparition dans le quartier, auriez- vous des renseignements à nous apporter ?

– C’est que je ne sors guère de chez moi, j’ai des difficultés pour me déplacer, nous ne voyons pas grand monde.

– Et vous monsieur ?

– Pareil, je passe mon temps dans mon jardin, je ne m’occupe pas de ce qui se passe de l’autre côté.

– Mouais, vous n’avez rien vu ou entendu d’anormal ces derniers jours ?

– Ça fait pas mal de temps que nous voyons et entendons des choses anormales, depuis que ces immeubles sont occupés en fait. Nous n’y prêtons plus attention.

– On peut savoir qui a disparu ? ne put s’empêcher de demander Jeanne.

– Un jeune homme, d’environ treize ans – la commissaire lui tendant une photo.

– Je n’ai jamais vu cette personne, désolée.

– Bon, si vous vous rappelez de quoi que ce soit qui puisse nous aider, appelez-moi, ajouta la femme en lui tendant sa carte.

  • Myriam Gougeont était une belle femme, grande, brune, qui s’était présentée, après un master, au concours externe de la Police nationale et avait suivi une formation de deux ans à l’ ENSP (École nationale supérieure de police à Saint-Cyr au Mont D’or). Élève exceptionnelle, sportive, elle s’était imposée par son caractère affirmé. Possédant un charisme puissant, et une intuition plus que féminine, elle dirigeait le commissariat de la ville d’une main de maître. Elle était assistée, dans ses enquêtes par Jonathan Sylvely, inspecteur beau garçon, aux cheveux qui malgré guère plus de trente ans, commençaient à grisonner, Mathieu Bourh (dit Mat), tout jeune sergent et une équipe performante. Jonathan et Mat étaient bien sûr tous deux secrètement amoureux de la commissaire qui ignorait leurs avances, préférant son amie Sara...

Publié par

serge Panis

Serpan, écrit et photographie pour le plaisir et pour celui de ceux qui le lisent.